dimanche 18 janvier 2015

Souvenirs souvenirs ...

- Non, mais tu te rends compte de ce que tu as fait ?? hurla M en me secouant comme un prunier.
- Euh ... oui ... non, pffff ... j'en sais rien du tout ! lâchai-je dans un souffle.
J'étais sans force.
- Tu aurais pu te faire foudroyer sur place inconsciente que tu es ! Et je t'aurais perdue pour toujours ! Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?? Tu es devenue suicidaire ou quoi ??!!
M me serra dans ses bras tellement fort que j'ai cru cesser de respirer pendant quelques secondes. J'étais en train de prendre la mesure de son attachement pour moi, visiblement, c'était viscéral ! S'il avait pu se mettre entre Dieu et moi pour me protéger, il l'aurait fait sans hésitation. Je le sentais qui respirait mes cheveux à pleins poumons. Il s'écarta et prit mon visage entre ses mains pour me fixer de ses yeux dorés, puis il appuya son front contre le mien.
- Tu m'as fait tellement peur Nora, ne refais plus jamais ça s'il te plait. S'il t'arrivait quelque chose je n'y survivrai pas. Je te suivrai jusqu'en Enfer s'il le faut mais par pitié, ne te fais pas détruire bêtement juste pour avoir le plaisir du dernier mot.
- M, je ne renoncerai jamais à mes convictions, que je m'adresse à Dieu ou au Diable, ce serait du pareil au même.
- Tu es complètement dingue Nora Chester et c'est aussi pour ça que je ne peux pas vivre sans toi.
- Dingue ?! Juste un brin, mais le plus dingue de nous deux, ce n'est sûrement pas moi. Et tu m'aimeras sans doute beaucoup moins quand j'aurai récupéré mes souvenirs et que je t'en ferai voir de toutes les couleurs. Je n'aurai peut-être qu'une envie : t'arracher les plumes une à une pour te faire payer tes actes.
Le visage de M se rembrunit. Il hocha la tête silencieusement.
- Ou alors tu me verras sous un jour nouveau et tu laisseras mon sombre passé de côté. Je sais que ce sera quitte ou double. Mais peu importe ce qui se passera, je serai toujours là pour te venir en aide de près ou de loin. De toute façon, nous allons devoir collaborer une année entière avant que tu n'exerces ta terrible vengeance, ajouta-t-il avec un sourire.
Et en plus il se fichait de moi, bien sûr qu'il verrait de quel bois je me chauffe non mais oh ?!
- Où sommes nous ? le questionnai-je pour changer de sujet.
Je me rendais bien compte que je n'étais pas sur la terre ferme mais je n'osais pas regarder en bas. M entourait solidement ma taille afin que je ne plonge pas à la vitesse de la lumière.
- En suspension dans les nuages, dit-il le plus naturellement du monde.
Je comprenais mieux le pourquoi des courants d'air qui nous entouraient et la brume environnante.
- Oui et bien fais moi redescendre de là vite fait !
- Comme tu veux. Je te lâche et tu voles, ou bien dois-je jouer le garde du corps ? dit-il en resserrant son étreinte. Ses yeux dorés lançaient des étincelles de convoitise.
- Fais ce que tu veux mais ramène-moi à la maison tout de suite ou ...
- Ou quoi ?
Il s'attendait encore sans doute à une menace de grande envergure.
- Je sens que je risque de vomir sur ta chemise.
M arqua un sourcil en se demandant si je blaguais ou pas.
- Dommage, j'étais bien là avec toi, mais bon si urgence sanitaire il y a, je te réapprendrai à voler un autre jour. C'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas.
- Voler et pis quoi encore marcher sur la tête ?! râlai-je
- Je te rappelle que tu es un ange Nora et que par conséquent, tu sais voler, apparaître, disparaître où tu veux ...
- Oui bein l'ange, elle a le vertige, la nausée et elle te prierait de te presser avant qu'elle ne te vole dans les plumes. Et pour ta gouverne sache que ...
Tout à coup, je fus prise d'une violente douleur à la tête, je crus que mon crâne allait exploser, je me tenais les tempes à deux mains. La douleur était intolérable, je hurlais comme une damnée.
- Fais quelque chose bon sang !
M posa sa main sur mon front et soudain le black-out, il m'avait mise en court-circuit.
Tout un flot d'images se bousculaient en accéléré sous mes paupières clauses.
Vince, ses beaux yeux verts et la première pluie d'étoiles dans le parc du château, ma promesse de l'épouser sans être véritablement sûre d'être amoureuse. Puis mon agression par Van Helsing , l'arrivée de Sam qui avait tout chamboulé avec sa dégaine de mauvais garçon et sa tignasse couleur ébène. Je ressentais encore l'irrésistible envie de me jeter dans ses bras à laquelle j'avais fini par céder. Le bonheur d'être avec Sam sur le moment puis le sentiment de la trahison qui me prenait aux tripes. Je voyais les larmes de Vince rouler sur ses joues quand je m'étais retrouvée ligotée sur ce bûcher. C'était lui le sorcier et c'était moi que l'on brûlait ! Van Helsing tenait Sam sous bonne garde avec les menottes célestes, il ne pouvait m'être d'aucune aide. Je lisais la rage sur son visage, il avait envie de mettre le renard argenté en pièces. Quant au commanditaire de mon exécution, il affichait la sérénité du vainqueur, la confiance tranquille de celui qui a obtenu ce qu'il voulait.
Au moment de me conduire sur le bûcher, il m'avait glissé à l'oreille des paroles étranges. "Aies confiance, tout ira bien après. Je te le promets."
Pourquoi est-ce que j'aurais dû lui faire confiance à celui-là ? Il en savait quoi d'abord de ce qui allait se passer après ? Personne n'était jamais revenu pour le dire !
Le feu décomposait ma peau, le fumée entrait dans mes poumons, j'étouffais.
J'étais morte.
Réveil au paradis, les souvenirs se faisaient plus précis. Lila me disait que j'étais devenu un ange, que je ne souffrirais plus jamais. Ma mission consistait à aider les âmes qui venaient d'arriver au ciel, à trouver la paix. Moralité, on m'avait déjà assigné un boulot de psy !
Je me souvenais parfaitement de ma première rencontre avec M lorsque j'avais pénétré dans la salle du Conseil des Cinq. Il était là tout seul face à la grande table de réunion en pierre. Je venais faire mon entretien annuel de notation. Je pensais y retrouver Raphaël, mon archange instructeur référent au lieu de cela c'était le bras droit du Big Boss qui allait me noter. Je briguais un poste de gardienne histoire d'aller remettre le nez sur Terre mais au bout d'une simple décennie de bons et loyaux services, je n'avais sans doute pas encore assez fait mes preuves. Je sentais que la négociation serait difficile. Ses prunelles dorées me scrutaient de la tête aux pieds, il fallait bien avouer que c'était assez déstabilisant. J'avais imaginé M comme une légende, un vieux machin grincheux qui ne sortait jamais de son septième niveau. Et là j'étais face à ce qui ressemblait le plus à un trentenaire sacrément bien fichu, au sourire énigmatique et attirant.
Difficile de me concentrer pour ne pas bafouiller quand il me demanda quelles étaient mes prétentions. Lorsque je lui exposai mon souhait de devenir gardienne, il me toisa quelques instants qui me semblèrent durer une éternité. J'étais mal à l'aise, j'avais horreur d'être détaillée de la sorte. Et je fus encore plus déconcertée quand il me proposa à la place un poste d'assistante à son service. Il aurait été mal venu de refuser malgré ma déception de ne pas aller vadrouiller chez les humains. Et ce d'autant plus que quelques temps après il ajouta à sa proposition de travail, une invitation à dîner en bonne et due forme. La totale ! Pourquoi moi hein ?
Je me doutais bien que M n'était pas le genre d'archange à inviter tous les anges novices à dîner.
Chaque jour, M avait pris l'habitude de passer me chercher au troisième niveau, l'étage où je logeais, et de me raccompagner à la fin de mon service. Ce manège dura plusieurs semaines. Uriel, Gabriel et Michel voyaient ma présence d'un très mauvais oeil au Conseil des Cinq, comme si j'étais là pour espionner et renseigner l'ennemi ! Qu'est-ce que je pouvais bien en avoir à faire de leurs histoires d'archanges ?!
Avec patience parce-que je l'avais fait ramer, M avait tissé avec moi un lien étrange où s'était effacé peu à peu la distance ange/archange, patron/assistante. Il avait réussi à gagner mon respect, mon admiration, mon estime, oui ... bon carrément plus que de l'estime, autant l'avouer, ce mec me rendait complètement dingue ! Par certains côtés, il était agaçant de perfection physique, arrogant avec les séraphins subalternes, il avait un aplomb que rien ne pouvait ébranler, bref l'envergure d'un chef que l'on ne trompait pas avec du blabla sans intérêt. Mais en privé, je n'avais pas affaire au même homme, il s'intéressait toujours à ce que je pouvais dire ou faire sans juger ou émettre de remarques désagréables, il m'encourageait dans mes initiatives. Ce que l'on ne soupçonnait pas chez lui au premier abord, c'était la douceur et la passion qu'il pouvait manifester, sans compter son humour au second degré. Il aurait pu être l'homme parfait s'il n'était pas aussi exaspérant, excessif parfois, quel caractère volcanique !
Comment ça j'étais tombée amoureuse ?! Bah euh ... presque ... un peu ... oui ... bon ...beaucoup. Trop même ! 
Je m'étais bien gardée de lui avouer ce que je ressentais, je ne voulais pas qu'il ait un ascendant supplémentaire sur moi, être mon supérieur hiérarchique c'était déjà énorme alors en plus si je devais céder à ses avances, ce serait encore plus compliqué. Sauf que monsieur M ne l'entendait visiblement de pas de cette oreille. Ce soir là, nous avions pris l'ascenseur pour qu'il me dépose au troisième niveau comme tous les jours depuis plusieurs semaines, sauf qu'il appuya sur le bouton du septième niveau.
- Euh ... vous vous trompez d'étage là !
- Non pas du tout.
- Désolée de vous contredire mais si !
- Nous allons bien au septième, insista-t-il.
- Chez vous ? m'alarmai-je. Pourquoi faire ??
M fit mine de réfléchir quelques secondes.
- Je suppose qu'il vous arrive de dîner comme tout le monde.
- Certes mais ce n'est pas une obligation puisque nous sommes déjà morts, la nourriture ne nous est d'aucune utilité.
- Prenez le comme un prétexte pour avoir une conversation agréable en dehors de votre mission, dit-il avec un sourire en coin.
- N'auriez-vous pas avantage à me dire ce que vous attendez de moi au lieu de tourner autour du pot depuis des mois à souffler le chaud et le froid ?
- Moi je souffle le chaud et le froid ? s'étonna-t-il.
- Bien sûr que oui ! Vous me suivez comme un garde du corps depuis des semaines sans rien laisser filtrer de ce que vous pensez à mon sujet et là ça vous prend comme une envie de faire pipi de m'emmener dans votre tanière. Avouez qu'il y a de quoi être sceptique quant à vos intentions.
- Mmmm, mon comportement vous a perturbé à ce point ?
- Disons que je me suis plusieurs fois demandée ce qui vous motivait. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'en ai perdu le sommeil, mais ça me questionne du petit déj au dîner si vous voulez tout savoir.
- Est-ce que je serais devenu une sorte d'obsession pour vous Nora ? dit-il en se penchant près de mon oreille.
- N'allez pas imaginer que je rêve de vous ! balbutiai-je en regardant droit devant moi.
- L'inconscient est souvent révélateur de nos désirs profonds Miss Chester. Mon ego serait d'ailleurs plutôt flatté d'occuper vos songes.
Je ne savais que répondre, le rouge m'était monté aux joues. Heureusement, le ding de l'ascenseur retentit. Sauvée par le gong au moins pour quelques minutes !
Je le laissai volontairement passer devant, déjà parce-que je ne connaissais pas le trajet jusque dans ses quartiers, d'autre part, cela me permit de reprendre une certaine contenance.
Il me conduisit jusqu'à son logis. Une petite table était déjà dressée pour deux personnes lorsque je pénétrai dans son salon. Il avait tout prévu du bouquet de fleurs sur la table à la bouteille de vin. M comptait donc m'offrir à boire pour me faire parler. C'était peine perdue, je ne buvais jamais d'alcool, même de mon vivant, ça ne me réussissait absolument pas.
Je le laissai malgré tout me servir un verre, je n'allais pas casser l'ambiance en étant mal élevée. Puis M ouvrit la porte-fenêtre.
- Prenez votre verre et venez sur la terrasse, nous discuterons en regardant les étoiles. L'air est doux ce soir, dit-il.
Je le suivis sans dire un mot et pris place sur un banc en laissant une distance respectable entre nous. Etait-ce de lui ou de moi dont j'avais peur ?
Manifestement, rien que le fait de poser mon popotin à quelques dizaines de centimètres de sa petite personne, me donnait des frissons.
- Vous semblez sur la défensive Nora, dit-il calmement.
- Moi ? Non pas du tout.
- Vous mentez très mal.
- Mmm, répondis-je en faisant tourner mon verre entre mes mains. Je n'osais même pas le regarder en face, il m'impressionnait beaucoup trop.
- Nora, va-t-il falloir que je vous passe à la torture pour vous faire parler ? soupira-t-il d'agacement.
- La torture ?! Vous plaisantez j'espère !
Mes sens venaient de se mettre en alerte.
M souleva un sourcil et éclata de rire.
- Vous prenez vraiment tout ce que je dis au pied de la lettre. Contrairement au Big Boss, j'ai le sens de l'humour vous savez. Je ne pourrai jamais faire de mal à une aussi jolie créature que vous. Plus maintenant.
- Comment ça plus maintenant ?
- Laissez tomber, parfois je ferais mieux de me taire.
- Non, précisez votre pensée, s'il vous plait.
- J'ai au moins un millénaire et des poussières d'existence derrière moi. Alors oui, j'ai accompli des choses dont je suis loin d'être fière, et pas que des actes au nom de la foi. Des choses que je regrette chaque jour depuis soyez-en sûre.
- Au moins c'est bien de reconnaître ses erreurs.
- Pensez-vous qu'être avec moi en cet instant, constitue une erreur Nora ?
Je déglutis avec peine.
- Pas encore, mais ça pourrait le devenir.
La brise souleva mes cheveux, je frissonnai tout à coup.
M ôta sa veste et la posa délicatement sur mes épaules. Il en profita pour réduire l'espace que j'avais laissé entre nous sur le banc.
- Vous êtes toujours aussi fataliste ? continua-t-il.
- Lucide, c'est différent.
Je tournai la tête et croisai son regard.
- Et si vous lâchiez prise au moins pour ce soir ? ajouta-t-il en repoussant une de mes mèches de cheveux qui voletait au gré du vent.
- Comment faire pour lâcher prise alors que je ne sais même pas qui je suis vraiment ? J'ai tout oublié de ma vie d'avant, c'est le trou noir. Et de surcroît, je ne sais pas qui vous êtes non plus. Vous me fascinez et vous me faîtes peur en même temps. C'est très paradoxal, j'en conviens mais vous me donnez des impressions contradictoires. Comme je le disais, vous soufflez le chaud et le froid, ça ne m'aide absolument pas.
- Si je faisais des efforts pour me rapprocher de vous sans vous effrayer, y verriez-vous un inconvénient ?
Je fis non de la tête. Les mots restaient coincés dans ma gorge.
Joignant le geste à la parole, il attrapa le verre auquel je n'avais toujours pas touché, le posa parterre, et pris doucement ma main dans la sienne. Sa peau était douce et chaude.
- Alors est-ce une erreur d'après vous ?
- Je ne sais pas.
Je mordillais ma lèvre inférieure, le stress me nouait l'estomac. Ses yeux dorés pailletés de vert étaient rivés aux miens.
- Et là ? dit-il en approchant ses lèvres des miennes avec une lenteur délibérée.
- Je crains que mon cerveau n'entre en mode déconnexion et ne cesse de réfléchir sous peu, susurrai-je.
- Parfait, c'est tout ce que je lui demande ...
M vint poser ses lèvres sur ma bouche, il se fit tout d'abord délicat, redoutant de me faire fuir. Il s'écarta quelques secondes et voyant que je m'étais pas encore volatilisée, il revint à la charge avec un baiser plus entreprenant. Sa langue vint chercher la mienne, sa bouche avait un goût sucré doux et rassurant...
J'enroulai alors mes bras autour de son cou, je venais de lui donner le feu vert pour m'emporter où il voulait.
Je pensais pas si bien dire parce-qu'il venait de nous déplacer en une seconde dans le ciel.
Il me tenait bien calée dans ses bras, il avait déployé ses ailes grises qui formaient comme une bulle pour nous cacher au reste du monde.
- Nora Chester, vous me rendez fou depuis le premier jour, dit-il en parcourant mon cou de baisers.  Je vous veux depuis tellement longtemps, j'ai tant lutté contre moi-même pour ne pas vous approcher de trop près, mais je n'y suis pas arrivé. Vous êtes une diablesse qui a pris tous les pouvoirs sur moi.
- Vous vous rendez compte que vous venez de traiter un ange de diablesse ? dis-je en riant.
- Oui et je maintiens ce que je viens de dire ! Une diablesse qui me fait perdre la tête et tout contrôle. Retournons chez moi parce-que si je fais voler vos vêtements ici, vous risquez de prendre froid !
Sitôt dit, sitôt fait, je me retrouvai dans une immense chambre décorée avec goût. M avait fait disparaître ses ailes. Ce soir, j'avais l'homme rien que pour moi et pas l'archange. De petites bougies installées un peu partout dans la pièce émettaient une lumière tamisée.
Quelque chose que M venait de dire, me chiffonnait malgré tout.
Tandis qu'il s'affairait à déboutonner une par une les attaches de ma robe dans mon dos, je décidai d'en avoir le coeur net.
- Vous avez dit tout à l'heure que vous avez longtemps lutté pour ne pas m'approcher. Pourquoi cela ?
M suspendit son geste quelques instants.
- Nora, tout est tellement compliqué, je ne voudrais pas gâcher cet instant en rentrant dans de longues explications maintenant. Ne pouvez vous pas vous contenter pour ce soir de savourer l'instant présent ? murmura-t-il dans mon cou, tout en enlaçant ma taille.
Je sentais le chaleur de son corps dans mon dos, un essaim de papillons s'envolait dans mon ventre.
- Je pourrais en effet, mais un autre souci occupe mon esprit ...
- Lequel ?
- Je crains de manquer cruellement d'expérience en matière de ...
- De ? Dites moi ce qui vous gène ? demanda-t-il calmement.
- D'hommes ! Comme je ne me souviens de rien par rapport à ma vie humaine, je ne sais pas si j'ai déjà ... enfin, vous voyez quoi !
M me fit pivoter afin que je le regarde. Il souleva mon menton de manière à bien fixer mes yeux.
- Nora, je me fiche de votre curriculum vitae amoureux. Vous pourriez même avoir passé la nuit avec mon meilleur ami, ça ne changerait rien. Je vous veux Vous et pas une autre. Je pourrais même aller jusqu'à tuer pour vous alors s'il vous plait, arrêtez de vous torturer les méninges.
J'allais encore émettre une dernière remarque lorsqu'il me cloua le bec par un baiser qui me fit chavirer par sa tendresse et sa fougue à la fois. Il fit glisser ma robe qui se retrouva sur le plancher. Je me étais littéralement à découvert mais pour revenir à égalité, je décidai de tester mes aptitudes angéliques et de claquer des doigts. Il se retrouva sans une chemise sur le dos ! Finalement ça avait du bon d'être un ange.
Je parcourais d'abord sa peau du bout des doigts de peur de m'y brûler, puis je pris davantage d'assurance et partis à la découverte de son corps. Il enleva une par une les épingles qui retenaient mes cheveux en chignon, puis il me souleva de terre pour me déposer délicatement sur son lit. Je m'abandonnais sous ses caresses, mon désir pour M était en train de prendre le dessus sur la raison. Je laissais les pourquoi et les comment au placard au moins pour quelques heures. Il mettait une infinie douceur dans chacun de ses gestes, et il attisait en moi un feu inédit jusque là. M prenait tout son temps, il me rendait folle. Il savourait chaque minute comme si ça allait être la dernière et lorsqu'il entra enfin en moi pour apaiser ma faim de lui, ce fut un véritable feu d'artifice. Je n'avais jamais rien ressenti de comparable, nous formions un tout indissociable. M posait un tel regard affamé sur moi que je me demandais quand il serait rassasié. Je me sentais belle dans ses yeux, j'aimais le contact de sa peau sur la mienne, je le voulais encore et toujours plus. Et pour me satisfaire, il donna de sa personne sans compter. Lorsque nos ébats prirent fin au petit jour, je m'étais sentie heureuse comme jamais, lovée sans ses bras, rien n'aurait pu m'atteindre.
Il venait de voler mon coeur.

- Nora ! Nora ! Réveilles-toi ! Je t'en prie, ouvre les yeux !
Mon crâne jouait du tambour malgré mon sourire béat. Je me redressai comme un diable qui sort de sa boîte. Et tout à coup je me rendis compte que je n'avais pas M en face de moi, mais monsieur sexy en personne. Sam !
J'étais de retour à la maison et les problèmes ne faisaient que commencer.

A suivre ...
















jeudi 15 janvier 2015

Votre opinion m'intéresse ...

Ce petit billet juste pour recueillir votre avis sur mon histoire.
Est-ce que je la continue ou pas ?
Si vous la lisez régulièrement, dîtes moi si cela vaut la peine que je tente de la faire publier par un éditeur.
En comptant sur votre aimable participation, vous pouvez me laisser vos impressions dans les commentaires ci-dessous ou bien m'écrire directement à l'adresse suivante : lafugitive60@live.fr


Cordialement,
Dame Sco'.